« Le XIXe siècle a dĂ©couvert un espace d’imagination dont l’âge prĂ©cĂ©dent n’avait sans doute pas soupçonnĂ© la puissance. Ce lieu nouveau des fantasmes ce n’est plus la nuit, le sommeil de la raison, le vide incertain ouvert devant le dĂ©sir. C’est au contraire la veille, l’attention inlassable, le zèle Ă©rudit, l’attention aux aguets. On ne porte plus le fantastique dans son cĹ“ur. On ne l’attend pas non plus des incongruitĂ©s de la nature. On le puise Ă l’exactitude du savoir. Sa richesse est en attente dans le document. L’imaginaire ne se constitue pas contre le rĂ©el pour le nier ou le compenser. Il s’Ă©tend entre les signes, de livre Ă livre, dans l’interstice des redites et des commentaires. Il naĂ®t et se forme dans l’entre deux des textes. C’est un phĂ©nomène de bibliothèque. »
Michel Foucault, La bibliothèque fantastique, 1967
(belle année)
Illustrations :
- de 1 Ă 14, Bibliothèque gĂ©nĂ©rale (Alexandru Balgiu, Jean-Marie Courant, Katie Dallinger, Marie Proyart avec Fabrice Mabime) La pratique du papier, une première forme publiĂ©e en juin 2011, une deuxième forme et une deuxième forme bis publiĂ©es Ă l’occasion du Salon Light #8 en octobre 2011
- de 15 à 20, Adam Cheltsov, Jackson Lam, Jérôme Rigaud et abäke, imprimé sur risograph, Hato Press, Central Saint Martin, à l’occasion de la neuvième Annual friends of St Bride Conference, 28 Septembre 2010.
Merci Ă Camille.