Un espace frontal. Un espace théorique où le cadre de l’image vient coïncider avec la face transparente en avant plan d’un parallélépipède rectangle de démonstration. Théâtre, fenêtre albertienne ouverte sur un espace de projection et d’expérimentation. Maquette de travail, modèle réduit, prototype.
Puis le surgissement d’événements. Des mains, des bribes, des fragments, se composant et se décomposant, au fur et à mesure du bégaiement d’actions handicapées par des outils inadaptés, le souffle d’un compresseur, un bâton, un pistolet forain…
L’investissement d’un corps bricolant des matériaux pauvres et fragiles, souvent industriels, souvent de récupération. Des présences sensibles, sensibles au souffle, à la manipulation, à l’altération.
Aussi la tension d’une distance. Un jeu. Des difficultĂ©s d’accommodation. Des objets plus ou moins formĂ©s, des espaces, des temps fractionnĂ©s, plus ou moins finis, plus ou moins infinis. Des images plus ou moins Ă©puisĂ©es qui se dĂ©ploient, hĂ©sitent et disparaissent.
Des réalités incertaines, des artefacts manifestes : icônes culturelles stéréotypiques, pâte à modeler, décor. Entre tentation du monumental et impossibilité d’achèvement, des formes modestes de remaniement, des arrangements de transit, sans cesse déportés, sans cesse enchaînés.
Projets pour Aperto de Josue Rauscher, 2011.