La question de l’identité est une affaire sensible, entre identité catégorielle — soit une sorte de similarité — et singularité au sein de cette catégorie. On est identique. On se différencie en tant qu’identité au sein de cette similarité.
L’identité visuelle des lieux culturels et notamment des lieux d’image est aussi une affaire délicate. On hésite à trop définir un programme toujours forcément plus ou moins ouvert, du moins en devenir. On ne sait pas comment ne pas aller trop loin dans la façon dont l’image générique du lieu va s’imposer autoritairement vis-à -vis de contenus forcément tous plus visuels, décisifs, diversifiés les uns que les autres. On tente de s’écarter de la forme trop définitive de la marque commerciale.
On finit souvent par parler du contenant, du lieu résumé à une idée architecturale : une fenêtre pas forcément triangulaire ouverte sur le ciel, un escalier monumental sur façade, un espace construit réduit à un bête cartouche… Parfois c’est l’issue de la neutralité institutionnelle, distante et symbolique de la typographie en quelque sorte en majesté qui est retenue.
Parfois, on préfère un principe identitaire qui va se développer en se confrontant aux contraintes et aux possibilités des supports.
Ainsi la munichoise Haus der kunst vient-elle d’être identifiée par le principe de sa souplesse structurelle et programmatique élevée au rang de signe distinctif par l’agence initialement bruxelloise Base. Un subtil jeu d’approche et d’espace vient faire jouer les interlettrages des textes pour qualifier une forme d’ouverture d’esprit en tant que paradoxal caractère, oxymore d’esthétique identitaire de la variabilité.