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Chaumont #19

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Frederic Teschner, affiche du festival

Pierre di Sciullo, Portnawak

peace

Thibaut Robin, VJing


 

Un 19e festival international de l’affiche inégal avec d’indéniables réussites comme l’exposition monographique Müller-Brockmann, forte et émouvante, où l’on découvre l’exigence extraordinaire d’un graphiste capable de faire le bilan sur son travail mythique en regrettant sans coquetterie que son esprit de rigueur l’ait amené à produire autant de choses ennuyeuses… Comme le cube 2.0 (après celui de la nuit blanche parisienne) de Pierre di Sciullo et son relai de merveilleuses affiches typographiques politiques, poétiques et drôles (illustration 2). Comme le splendide espace didactique et festif du Super avec la magnifique hystérie musicale du samedi soir de peter digital et kurt dolto accompagnés au v-jing de leur fidèle robin (illustration 4) et les conférences instructives des uns et des autres. Comme le très ouvert, ambitieux et international concours d’affiche avec son lot de découvertes (les belges Randoald Sabbe & Jan Hespeel, l’allemand Daniel Wiesmann, les coréens 601 bisang, les suisses de B.Ü.L.b comix, le français Christophe Gaudard, les londoniens Pony ltd…).

Avec des dĂ©ceptions comme l’installation sympathique et ludique mais sans grand enjeu d’un Paul Cox qui nous avait habituĂ© Ă  plus de fraĂ®cheur ; comme le manque d’aboutissement scĂ©nographique et programmatique de l’espace suisse du magazine soda pourtant Ă  priori si prometteur et comme un 6e salon de l’édition graphique qui pourrait singulièrement gagner en professionnalisme et en reprĂ©sentativitĂ©.

Enfin un festival marqué par un tir de barrage pénible à l’encontre de la mission d’identité visuelle du festival confiée cette année à Frédéric Teschner (illustration 1). On a bien sûr le droit de critiquer un travail qui s’inspire de certains effets brutalistes tout en les exploitant dans un cadre fonctionnaliste subtil, élégant et presque décoratif qui, dans une certaine mesure, trahit leur virulence et leur vocation subversive initiale.
Mais on doit argumenter son attaque et se méfier de confortables et expéditives lapidations comme on a pu en déplorer dans le dernier Beaux Arts. Malgré mon anti-fonctionnalisme primaire, je persiste à défendre ce travail qui me paraît participer à une veine sans doute plus appliquée du graphisme français à l’heure d’un retour à l’ordre global qui est parfois aussi un retour à la finesse…

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