Du 12 avril au 18 mai 2013 chez Air de Paris C’est Wouf!
La production de M/M (Paris) est cumulative, se dĂ©ploie de support en support, toujours en expansion. Il y est question des signes, de leur absolue plasticitĂ© et de leur rĂ©manence. Jouant sur les Ă©chelles et les contextes, les Ĺ“uvres du duo Ă©tabli par Michael Amzalag et Mathias Augustyniak en 1992, s’enrichissent par des transpositions de supports, de formes, provoquant autant d’effets de sens. Les expositions de M/M (Paris) fonctionnent ainsi autant comme une mise Ă jour de leur archive que comme un temps de pause durant lequel images et signes prĂ©cĂ©demment produits prennent de nouvelles formes et poursuivent leurs trajectoires.
L’exposition C’est Wouf ! est ainsi l’occasion d’un accrochage spĂ©cifique de leurs Ĺ“uvres en volume, autant d’élĂ©ments domestiques, fonctionnels ou contemplatifs. Au cĹ“ur de l’installation, Infinitable (Mise-en-abĂ®me), 2011, propose un catalogue raisonnĂ© en miniature de leurs objets, mis en situation sur une rĂ©plique de la table de leur atelier. Autour de ce noyau en modèle rĂ©duit sont installĂ©s dans les espaces de la galerie des Ĺ“uvres emblĂ©matiques (Paravent, 2001), jamais exposĂ©es (Left/Right Hemisphere, 2007) ou spĂ©cialement produites pour l’exposition (Pouf (C’est Wouf!), 2013). Wouf, le personnage qui donne son nom Ă l’exposition, Ă©voque et prolonge la figure de l’Agent (2000), personnage nĂ© d’un projet refusĂ© devenu rĂ©current dans l’œuvre de M/M, et dont on imagine qu’il est le “meilleur ami”, incarnant paradoxalement une figure affective dans un registre de formes simpliste. Il est abritĂ© — tapi — sous les structures prĂ©sentant The Carpetalogue (2012), un ensemble de quatre tapis dĂ©composant Ă l’échelle domestique les diffĂ©rents registres du langage plastique de M/M: dessin, gĂ©omĂ©trie, photographie, Ă©criture.
Une Ă©dition limitĂ©e accompagne l’exposition, un recueil de 12 tatouages Ă©phĂ©mères A Lifetime Upon M/My Skin, interroge la temporalitĂ© des signes, entre marquage indĂ©lĂ©bile et dĂ©cor fragile. Une rĂ©action aux appropriations spontanĂ©es dont leurs signes ont fait l’objet, ainsi qu’une rĂ©currence du mythique Tattoo show qu’Air de Paris organisait en 1991 — soit encore une autre forme vectorisation. L’art de M/M (Paris) ne relève alors peut-ĂŞtre pas tant de l’espace que d’une certaine temporalitĂ©, pas tant de la nouveautĂ© des formes que d’une forme très spĂ©cifique de mĂ©moire, toujours ancienne, toujours changeante, toujours nouvelle. (texte Air de Paris)