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Le Trou Noir2
Le Honey-Moon3
Le Okopolco4
Le Flame of Love5
Le Modernista6
L’Elevator7
Le Abracadabra8
Le Baciami Subito9
Le Ritz Old Fashioned10
Le Blue Blazer11
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- L’Alibi du sourire aux lèvres est une note-aux-images à la fois point de départ et conclusion de l’installation T-O-M-B-O-L-O réalisée pour Panorama, dans le cadre du Festival de Chaumont 2013. L’idée de départ était de produire un premier visuel demandé par le Festival que nous voulions le prémice d’un article-à -venir (celui que vous lisez en ce moment). Un visuel qui s’est donc construit comme un texte assez typique de certains de ceux que l’on peut découvrir sur cette plateforme tombolienne: à partir d’un élément, une histoire se dessine qui est à la fois celle d’un contexte d’explorations et –dans ce cas précis– de ses ramifications visuelles.
La Californie, les tombolos, le sable, le soleil, les liaisons plus ou moins visibles entre la terre et l’île, les cocktails; nous avons mis tout cela dans un shaker et passé au tamis de l’idée de Fabrice Mabime avec qui nous avons collaboré: questionner la stratification transparente. Car évidemment la transparence est un énième masque, un écran quand bien même translucide.
Une suite de couches s’est mise en place:
— Il était question de «résonance» et d’échos (île c’est il / Hyères c’est hier / Cruise c’est la croisière –ce qui relie, ce qui fait liaison).
— Il était question de fines couches séparées par des point(e)s.
— Il était question d’écran, donc de dissimulation, donc d’alibi et d’alibi.C’est ainsi l’histoire d’une histoire à venir:
•• Tombolo est une plateforme où s’accumulent les petites poussières qui se répondent parfois…
•• Les particules de Tombolo sont de lointains jeux d’associations; les éléments n’y sont pourtant pas tous convoqués pour un rôle précis.
•• Ici nous avons l’Antique, le postmoderne, les rivages hédonistes, le cocomment et le kokomo.
•• Nous avons aussi l’image derrière l’image, des évocations évidemment, des dérives fatalement.C’est ainsi l’histoire:
∆ Celle des héros mythologiques et méditerranéens sur laquelle s’est construit un alibi «arcadianiste» et académique.
∆ Celle d’une mécanique du «masque transparent» que nous reprenons à notre compte pour parler de Tombolo,
∆ Sans tomber dans la notice,
∆ En prenant le lecteur pour quelqu’un de patient et d’intelligent,
∆ En créant des strates qui se traversent complètement… ou pas.Entre l’alibi, l’écriture de feu, les glyphes énigmatiques, la percée, le où et le quand, les souvenirs, le retour et l’hier d’Hyères, tout se met doucement en place pour jouer une petite musique tombolienne… [↩]
- Ã’u quand Dick Powell, chanteur sucré, est devenu détective privé par Alexandru Balgiu [AB], Brice Domingues [BD], Catherine Guiral [CG] & Fabrice Mabime [FM] [↩]
- Il s’agit d’un film dont on ne saurait jamais laquelle est la première bobine… [Alain Resnais et Alain Robbe-Grillet, L’année dernière à Marienbad, 1961] [↩]
- Ô stylographe à la plume de platine, que ta course rapide et sans heurt trace sur le papier au dos satiné les glyphes alphabétiques qui transmettront aux hommes aux lunettes étincelantes le récit narcissique d’une double rencontre… [Raymond Queneau, Exercices de Style, Folio Gallimard, p.77, 2006] [↩]
- I’ve got the world on a string, chanson écrite par Ted KÅ“hler et interprétée par Frank Sinatra en 1953. Le titre de cette chanson ornait les premiers yo-yo démontables vendus dans les années soixante-dix et crées par Tom Kuhn: the father of the modern yoyo [↩]
- Ã’u quand Dick Powell, chanteur sucré, est devenu détective privé est une phrase typographiquement altérée. Elle est à l’origine écrite en 1980 par Robert Benayoun lorsqu’il évoque toute la question de la modification de l’acteur dans un entretien avec Alain Resnais sur la théorie de l’acteur [Robert Benayoun, Alain Resnais arpenteur de l’imaginaire, Ramsay Poche Cinéma, p.222] [↩]
- La Modification est un roman de 1957 de Michel Butor [↩]
- Sur la photo dédicacée par Dick Powell, on saisit le prénom Helene dans sa graphie anglo-saxonne sans accents. Hélène, avec accents, est le prénom que donne Resnais à Delphine Seyrig dans Muriel ou le temps d’un retour [1963]. Pour Benayoun, Muriel est le seul film «politique» de Resnais où est clairement évoquée la guerre d’Algérie. Il y est aussi question de curieuses machines de projection à diapositives qui sont la métaphore du film: des carrés kodachrome comme territoires des souvenirs… [↩]
- «Toujours des murs, toujours des couloirs, toujours des portes, et de l’autre côté encore d’autres murs. Avant d’arriver jusqu’à vous, avant de vous rejoindre, vous ne savez pas tout ce qu’il a fallu traverser. Et maintenant vous êtes là où je vous ai mené, et vous vous dérobez encore. Mais vous êtes là dans ce jardin, à portée de ma main, à portée de ma voix, à portée de regard, à portée de ma main» extrait de L’Année dernière à Marienbad, 1961 [↩]
- Il faut parfois aller chercher dans la mémoire de l’Antique de quoi camoufler les désirs du présent… comme des négligés de soie à la transparence évocatrice [↩]
- «Historiquement le Blazer – de Blaze, flamboyer, en anglais – désigne la veste croisée que portaient les marins anglais, et que le capitaine du HMS Blazer, lors d’une visite officielle de la Reine, décida d’orner de quelques boutons dorés. Avec le temps, cette pièce si reconnaissable s’est émancipée, revisitée tour à tour par les couturiers du monde entier, jusqu’à s’imposer comme un incontournable du vestiaire masculin. En 1926, Coco Chanel persiste et signe dans la modernité de son art et détourne le blazer à boutons dorés pour l’inscrire dans sa ligne Haute Couture. Andy Warhol, pionnier du mouvement Pop Art ne s’y est pas trompé, et osa en premier la combinaison urban trendy Blazer et Blue Jean. Cette tenue, simple et élégante, signe l’alliance parfaite entre bonnes manières et décontraction» [↩]
- If well done this will have the appearance of a continued stream of liquid fire… [↩]
- [↩]