Aleksandra Mir développe un travail performatif souvent drôle et concerné par la thématique du territoire. Récemment, avec l’événement Newsroom 1986-2000, elle a occupé la galerie Mary Boone en la transformant en une sorte d’agence de presse commémorative et participative. Pendant six semaines, elle a donné à une floppée d’assistants peu spécialisés quinze ans de tabloïds du New York Daily News et du New York Post à reproduire, au marqueur noir, sur des affiches géantes.
Façon de célébrer la fin du millénaire en quelque sorte innocente d’avant le 11 septembre. Façon de donner au public un genre de feed-back appropriatif sur la représentation médiatique de la réalité. Façon d’installer le réel en une sorte de chambre d’écho de ses représentations. Étranges objets graphiques, en tous cas, que ces tabloïds manuels noir et blanc, hors d’échelle et presque dénués d’image, entre typographie et calligraphie, document et fiction, mass média et expression populaire, crudité racolleuse et émotion…