Voici ce que Lilly Reynaud Dewar écrivait dans Ultramoderne Reader et qui pourrait parfaitement décrire l’exposition spectaculaire et stéréotypique qu’elle propose actuellement au Centre d’Art du Parc Saint Léger et qui se propose de rejouer et déjouer la Black Maria de Thomas Edison en une sorte de chambre d’écho temporelle, fictionnelle et sémantique. Black Maria aux consonances underground de musiques noires américaines et barnum forain polymorphe du XIXe siècle qui vit les premiers pas du kinétographe, ancêtre du cinéma, mais aussi l’incroyable défilé de sioux, lutteurs, magiciens, clowns, danseurs japonais et autres animaux de ménagerie. Black Mariah qui est aussi le surnom argotique new yorkais des fourgons de police ou d’une variété très puissante de marijuana…
« […] Un genre non conventionnel d’art total ou d’exposition modeste et fantasmatique fondée sur la réunion plutôt que la séparation. Une forme de collage brut entre des temporalités de réception contradictoires, des pratiques de nature fondamentalement différente, des médiums poursuivant des objectifs à priori opposés. Cette œuvre s’élabore à partir d’histoires parfois totalement éloignées, d’autres fois rêvées au cours de la même nuit. Bien sur une partie de ces histoires serait chantée. Une autre serait mutique. Des objets seraient des pivots de la liaison entre des faits et des mythes contemporains.
Cette œuvre convoquerait un large spectre de pratiques : le monumentalisme, l’ornementalisme, la couture, le chant, le collage et la pose ; quelques médiums : la poésie, la musique, la sculpture, la danse et l’expérience ; et surtout une combinaison d’identités ; authentiques et d’artifice, factuelles et affabulées, hyperspécifiques et universelles. »
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