Roland Barthes a utilisé, pour qualifier le rapport structurel qu’entretenaient le langage verbal et l’image, la métaphore du bateau à l’ancre. Le texte, ce signe mature et achevé socialement assumerait, pour une image toujours suspecte d’émotivité et de mentalité magique, une fonction d’ancrage. Il proposerait un point d’appui, une structure focalisée dans le flux mouvant des vents et des courants des interprétations. Il instituerait un cadre, un point de vue. Celui de l’énonciation susceptible de canaliser et d’orienter la lecture des énoncés de l’image.
Mais, si l’on en vient à vider le texte de sa substance signifiante comme dans le cas des Blank signs ou des rétentions textuelles des séries d’Ed Ruscha des années 2000, on passe de l’herméneutique, l’art d’Hermès, messager et interprète des dieux, à l’hermétique. Une hermétique rhétorique de l’ordre de la réticence. Une hermétique paradoxale qui n’engagerait pas de perte mais qui développerait au contraire le potentiel de la signification de l’image…
De haut en bas Your A Dead Man, Noose Around Your Neck, Do As Told or Suffer, extrait de la série Country Cityscapes, 2002.
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