Le texte comme le web constituent une information de l’ordre du textile ; de la toile ou s’articulent nécessairement verticales et horizontales, fil de chaine et fil de trame. Une information qui se tisse au fil de l’intertextualité des séquences de déploiement plus ou moins surfeur des pages du livre ou du net…
Pour le Domus 932, Onlab avec Nicolas Bourquin, Thibaud Tissot, Maike Hamacher, Barbara Hoffmann et Tobias Krafczyk réalisent un magnifique exercice de liberté compositionnelle dans l’écheveau subtil, plasticien et varié qu’ils proposent de bribes d’images et de fragments de textes qui s’entrechoquent et s’interpellent de pages en pages.
Et l’on est presque déçus de la résolution un peu définitive de cet incroyable jeu de construction / déconstruction.
Certes l’idée d’un portrait de miss et mister web 2.0, soit monsieur et madame tout un chacun, réalisé par l’implication dans un incroyable et presque impossible pliage, guidé par un réseau de simples filets techniques, illustre bien le thème du magazine : Intersections web 2.0. Mais peut-être un peu trop bien…
L’imprimé gagnerait à conserver de ce mystère d’un ordre caché tenu secret. Sensible dans le défilement de ces incroyables double-pages et qui résisterait pourtant à de trop évidentes réductions interprétatives en se distinguant plus franchement du tour de force, du jeu de patience ou du suspens à énigme. Heureusement, on peut espérer que ce puzzle métaphorique final un peu littéral échappera à nombre de ces chers couples de lecteurs-quidams 2.0 préservant son opacité cryptique et pas mal de son potentiel énergétique…