Depuis le dĂ©but du XXe siècle c’est souvent la musique qui est venue rĂ©gĂ©nĂ©rer le champ de l’image. L’abstraction moderne s’est nourri de cet espace de la prĂ©sentation qui Ă©chappait mystĂ©rieusement Ă l’impĂ©ratif de ressemblance pour une sombre histoire, plus ou moins grecque, de relation secrète Ă l’ordre mathĂ©matique peut-ĂŞtre parfait du monde. Fluxus a converti, dans les annĂ©es 60, avec le vitalisme provocant, anti-institutionnel, et gourmand qu’on sait, les musiciens aux techniques performatives du théâtre et des arts plastiques.
C’est sur un mode plus posé et contemplatif, et en inversant presque le mouvement, cette fois des arts plastiques vers la production musicale, que Céleste Boursier-Mougenot amène les stratégies de l’installation et de l’interaction du côté de l’aventure des sons. Avec le projet Index (vidéo 2), il a par exemple, grâce à un programme informatique d’analyse scripturale, fait du texte et du livre la partition potentielle de sa musique. Il a ainsi rendu au signes linguistiques, ces systèmes substitutifs des langues orales, leur musicalité originelle…