Les montages démontages photographiques de Jason Nocito proposés sur la toile devenue espace de médiation artistique autonome, à l’instar du livre et de l’exposition plus ou moins muséale, me renvoient au très bon article de Garance Chabert et Aurélien Mole dans le numéro 25 d’Art 21. Cette poésie du choc signifiant des intervalles et des mises en rapport d’un sens qui résiste y est décrite comme un art de la constellation, ses fomenteurs comme des genre d’astronomes iconographes. Constellation dont il faut rappeler qu’elle est une des définitions du mot latin signum…
« La constellation, pensée comme ensemble articulé, amplifie la polysémie de chacune des parties. […] On ne peut que souligner la correspondance entre les constellations et internet, qui permet un accès facile non hiérarchisé aux images. »
Mais pour revenir aux correspondances médiologiques, cette nouvelle façon de composer « l’entrevoir » entre les images me rappelle aussi à une conception typographique de la scénographie d’exposition ou de l’installation artistique faisant correspondre le mur de la galerie à une sorte de page dans le sens que lui donna Stéphane Mallarmé. Les images devenant des genre de mots qui se rapprochent ou s’éloignent plus ou moins les uns des autres dans une sorte d’espace graphique.
« L’avantage, si j’ai droit à le dire, littéraire, de cette distance copiée qui mentalement sépare les groupes de mots ou les mots entre eux, semble d’accélérer tantôt et de ralentir le mouvement, le scandant, l’intimant même selon une vision simultanée de la Page : celle-ci prise pour unité… » (préface de Un
coup de dés jamais n’abolira le hasard, 1897)