Gregory Bateson a analysé la pragmatique de la communication en distinguant énoncé et énonciation. Selon lui, la performance de l’énonciation fournirait des messages cadre qui permettraient de piloter l’interprétation de l’énoncé au sens strict.
Ces messages cadre renseigneraient sur les sentiments du locuteur à l’égard de ce qu’il dit. Ils relèveraient de la tonalité du message, de ces signifiés méta-linguistiques qui se superposent aux strictes informations du texte ou de la partition en en proposant une sorte d’interprétation au sens théâtral ou musical : la tendresse, la violence, l’ironie, le sarcasme…
À la manière de l’ancien cadre doré de la peinture de chevalet, ils développeraient une symbolique statutaire distinguée du message. Ils institueraient un index de perception capable d’indiquer la zone du champ des sollicitations à considérer. À considérer en fonction de sa valeur, de son intérêt, de sa qualité… Ils accompagneraient les figures dans leur mouvement de distinction du fond indifférencié des possibles. Ils garantiraient une certaine qualité de l’attention…
Florian Chevillard s’empare des matières exotiques et naïves d’un modèle de blog de voyage réalisé par nos soins et tente d’en faire un livre intelligent, c’est à dire tout simplement capable de se réfléchir. Un espace d’exercice de la pensée et des sens questionnant les thématiques du tourisme, du voyage et de la géographie. Le graphisme qu’est-ce que c’est ?