Astrid Seme développe un travail passionnant, qui se consacre notamment aux rapports qu’entretiennent les sons et les images. Problématique qu’on sait si centrale dans cette polyphonie interpolée des sons et des lumières qui tenta d’accorder son autonomie au champ visuel des avant-gardes modernes, il y a près d’un siècle déjà .
En s’intéressant au lyrisme des incroyables et drolatiques Ursonates, elle découvre que dans un poème phonétique de 1946, Kurt Schwitters fait directement hommage aux onomatopées pré-langagières, insensées, du moins hermétiques, du chant des oiseaux.
Dès lors elle se met dans l’idée de rendre l’Ursonate à ses inspirateurs. Elle rencontre Gerhard Spitzer, un ornithologue distingué basé à Vienne à l’aide duquel elle va tenter de traduire la mélodie abstraite dadaïste dans les roucoulements, les piaillements, les hululements des délicats volatiles…