Derrière cet acronyme facĂ©tieux se cache un livre Ă©lectrique : Art Contemporain – Design Contemporain, qui recueille les actes, comme on dit, du symposium du mĂŞme nom, organisĂ© pour cĂ©lĂ©brer le lancement de la Haute Ă©cole d’art et de design de Genève, nĂ©e justement du rapprochement d’une Ă©cole d’art (l’École supĂ©rieure des beaux arts de Genève) et d’une Ă©cole de design (Haute Ă©cole d’arts appliquĂ©s de Genève). Et, bien sĂ»r, la question des territoires de l’art et du design est au centre des dĂ©bats, de leurs frontières, de leur autonomie, de leur hiĂ©rarchie, de leur rapprochement… avec les interventions d’artistes, de designers et de thĂ©oriciens influents.
Hal foster constate avec une savante truculence que « de nos jours, tout, depuis l’architecture et l’art jusqu’aux jeans et aux gènes, est traité comme relevant du design ». Rick Poynor dénonce la dimension critique « fausse » au cœur du travail des M/M comme une sorte de design appliqué à l’art vu du côté de la mode ! Gaetano Pesce propose, en considérant la dimension utile de l’art, de ne plus parler ni d’art ni de design mais de travail en posant que le design « avenir de l’art » est « une chose très rare ». Paola Antonelli nous dit qu’elle ne sait rien de l’art. Manuel Krebs prétend que la question de l’art ne se pose pas à propos de son travail, en tous cas ne l’influence pas. Paul Ardenne souhaite jouer les « esprits sinistres » en prenant le contre-pied de la belle histoire d’amour sous forme de fête entre le peuple démocratique et le design… bref, un échange passionnant et pluriel sur fond de toute puissance des industries culturelles, de marchandisation de l’art, de transformation des arts appliqués en design et de la possibilité, peut être, d’encore humaniser le quotidien…
Un livre mis en page par Joanna Schaffter et Vincent Sahli.
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