Marshall McLuhan fut un théoricien des media visionnaire et médiatisé qui envisagea les imaginaires des environnements créés par les technologies de la communication à partir des sciences humaines, de l’anthropologie et de la littérature. Partant des fictions de Shakespeare, des espaces-temps diffractés de Joyce, de la culture du cryptogramme renaissant, et de l’analyse structurelle du du new criticism, ce fils d’orthophoniste va inventer les media studies de notre réalité numérique réticulée.
Ce spécialiste du siècle de Gutenberg et « des média qui font le message pour des usagers qui sont le contenu », quarante ans avant internet, a appréhendé le livre comme l’environnement typographique d’une redéfinition, à l’ère du visuel et de l’électronique des années soixante.
On connaissait son livre fameux The medium is the message. Un inventaire des effets créés par la collision du verbal et du visuel, une expérience sensorielle orchestrée par Quentin Fiore en 1967 qui visait au dépassement du privilège consenti de l’alphabet.
Grâce à la merveilleuse collection de la mère bouquiniste de Roxanne Maillet, nous pouvons découvrir un autre poche inconnu conçu comme une fenêtre ouverte sur de nouveaux espaces de perception du livre, au delà de la stricte transmission des informations. Counter-Blast, une adaptation française de la maquette originale de Harley Parker par Gilles Robert & associés, chez Mame en 1972.
Photographies : Roxanne Maillet et Clément faydit