Cucu, c’est par cette dĂ©nomination rĂ©gressive que RaphaĂ«l Garnier, ailleurs membre du tandem Pipi parade, appelle sa dernière exposition Ă la Surprise Gallery et on a le sentiment qu’on a Ă©chappĂ© au pire…
Enfance du signe, jeu de construction symbolique du réel et de soi, pas tout à fait la vie des formes et des couleurs en elles-même, mais plutôt l’expression d’un environnement visionnaire fait d’images et d’objets condensant d’obscures fictions interprétatives. Un petit théâtre du moi, le cabinet de curiosités caverneux de l’inconscient.
Les stalagmites mitent, les stalagtites titent, mais avec la précision toute géométrique de cette courbe, cette fonction, qui serait capable de relier entre eux les points formés par des cailloux, ou des dés, jetés au hasard forcément objectif.
Car cette grammaire d’un inconscient, soi-disant structuré comme un langage, ces formes vectorielles, ces stéréotomies, ces aplats numériques, semblent produire l’effort de cerner avec le maximum de précision géométrique, mais aussi avec un genre de détachement pudique et d’élégance blagueuse, le vouloir savoir ne pas savoir de la tache aveugle de l’identité. Déplacement mais aussi économie et décantation.
Qu’est-ce que c’est que cette psychologie de bazar ? Ces histoires d’archéologie de la mémoire et du désir ? Ces trésors de chambres des merveilles inventées sur le mode du stade anal ? Ces niaiseries de scène primitive rejouant les bricolages de la pensée sauvage ?
Il y a là d’abord des formes et des manques qui se construisent entre deux et trois dimensions… Allez hop ! Panpan cucu !