Le psychologue évolutionniste et cognitiviste américain Geoffrey Miller explique, dans son livre The Mating Mate, How sexual choice shaped the evolution of human nature, que l’évolution ne dépend pas seulement de la question de la lutte pour la survie (avec ses corollaires de compétition pour l’accès aux ressources, d’adaptation au milieu, de stratégies de défense ou de collaboration, etc).
Pour Miller le moteur de l’évolution se situe dans le procès de la concurrence sexuelle, c’est-à -dire, notamment, dans les efforts consentis pour séduire l’éventuel partenaire. Et c’est là que la question du design vient sur le devant de la scène, car les qualités qui donnent l’avantage dans la compétition sexuelle sont des signes. Des messages de l’ordre de la communication visuelle que Miller appelle des « indicateurs de bonne forme physique ».
Sera avantagé dans la compétition sexuelle, non celui qui possède de vrais avantages en quelque sorte en nature, mais celui qui paraît en avoir. Pour ainsi dire celui qui est bien designé visuellement ! Et cet effort stratégique de stylique visuelle relève d’un « prodigieux gaspillage » à priori peu fonctionnel voire handicapant ! Miller donne l’exemple des paons qui « seraient des animaux supérieurs s’ils n’avaient pas à dépenser autant d’énergie pour faire croître de grandes queues » mais aussi des hommes qui ont un cerveau « consommant énormément d’énergie et se répandant en comportements superflus comme la conversation, la musique et l’art ».
Avec ses derniers foulards et son diplôme de sortie de la Rietveld Academie, Killian Loddo poursuit dans sa fascination de la magie des images et des mystères du style qui occasionnent autant de dépenses artistiques inutiles et fournissent conséquemment autant d’indicateurs de bonne forme si précieux…