Jean Luc Mylayne questionne la photographie comme métaphore d’un regard et comme espace d’une durée. Ses photographies renvoient au temps long et à la « lente patience » de l’espace construit de la peinture.
Lors de ses pérégrinations il choisit des espaces photogéniques, on pourrait dire pittoresques, dignes d’être peints, dignes d’être captés et rendus au regard des spectateurs. Puis il attend. Ce n’est pas un hasard si ses photographies sont titrées d’un laps de temps (généralement assez long). Il attend ce fameux « instant décisif », cet arrêt sur image, hasard objectif presque magique de la focalisation optique ou oculaire. De la « justesse » de l’ordre de la représentation.
Jean Luc Mylayne parle des temps répétés de la collection et du trouble de la fixation oculaire. On ne sait jamais trop vite ce qu’il y a à voir dans ses images décentrées à la netteté étrange et pourtant si naturaliste. Si proche de la profondeur de champ courte et mouvante de notre champ visuel naturel. Ses photographies dûment numérotées dans leur ordre de captation ou de révélation répètent à l’envi, selon la procédure conceptuelle qu’on sait, la magie du surgissement de l’événement dans notre champ visuel incertain.