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Le bleu du ciel dans la peau, dernier livre bizarre en date de Fanette Mellier n’est pas vraiment un livre. Ce texte du formidable Manuel Joseph est si court que Fanette n’a pas pu en faire un livre mais plutôt une sorte de tapuscrit bizarre…
En écho à la langue urgente et sidérante de Manuel Joseph, en écho au sujet qui décrit les techniques de tatouage pénitentiaire, la mise en page vient s’afficher comme un fac similé frontal. La configuration word originelle est scrupuleusement conservée. Quatre genres de tirages par défaut, format A4, sont simplement pliés en deux et brutalement encartés.
Mais évidemment, d’étranges bizarreries viennent perturber cette esthétique du double plus ou moins exact en jouant la métaphore esthétique et violente du tatouage. Les supports papiers sont épidermiques et passent d’un simili cuir blanc à un offset 60 grammes. L’encre noire bleuit avec le temps de la lecture. Le texte est incarcéré par trois piqures à cheval métal ; trois piqures dans la peau du livre comme les trois points du triangle Mort Aux Vaches. Trois points de fixation qui empêchent aussi une lecture « correcte » de ce texte âpre à l’émotion rentrée qui sourd en stigmates typographiques baveux…
Pierre on t’aime !