Parce qu’il est pensé en amont de l’exposition ou en même temps qu’elle se met en place, le catalogue, s’il est une sorte de finalité qui survit à l’exposition, ne la reflète que de manière oblique. Il en démontre les sources. Il en déploie les enjeux, les centre d’intérêt. Mais il est rare qu’il documente directement les pièces dans leur contexte scénographique.
C’est pourtant ce qu’a demandé Aurélien Mole à des élèves de CP/CM2 de l’école Jean Rostand de Chatou. Deux classes ont travaillé en apprentis graphistes à rendre compte de « la photogénie d’une exposition » d’œuvres de Xavier Antin, Roxane Borujerdi, Aurélien Froment, Julien Nédélec, Julien Tiberi et Clément Rodzielski. Des œuvres qui proposaient déjà un dialogue avec une sélection de pièces issues de la collection du musée Fournaise. Des propositions artistiques qui intégraient d’une façon ou d’une autre leur « devenir image » dans des photographies d’enfants.
Dans cet enchaînement des traductions et des écarts qui instaure comme une métaphore du cycle de vie de la perception de l’œuvre, le travail des chères têtes blondes consistait à décliner plusieurs modes d’indexation et de composition des relevés photographiques de l’espace de médiation de l’exposition dans l’espace de projection des pages du catalogue.
Autant de variations dans l’attitude graphique, de façons de s’investir et de se mettre en scène dans la valorisation et la médiation d’un contenu sensible et intelligent. Autant d’expérimentations des moyens et des méthodes de restitution du graphiste encadrées, relayées et compilées par François Havegeer.