Jan Dibbets, Roodborst Territorium/Sculptuur, Robin Redbreast’s territory/Sculpture, Domaine d’un rouge-gorge/Sculpture, Rotekhlchenterritorium/Skulptur, 1969
photographie : Victor Sirot
Jan Dibbets, Roodborst Territorium/Sculptuur, Robin Redbreast’s territory/Sculpture, Domaine d’un rouge-gorge/Sculpture, Rotekhlchenterritorium/Skulptur, 1969
photographie : Victor Sirot
De son bâton recourbé nommé lituus – qui se prolongera dans les crosses liturgiques des évêques chrétiens – l’haruspice étrusque découpe un espace dans le ciel. Ce cadre qui définit un point de vue et une étendue de la focalisation, cette limite qui circonscrit, dans l’ouverture du champ visuel une fenêtre, un volume valorisé et orienté, haut-bas, gauche-droite, en avant-en arrière, au dessus-en dessous, est d’abord un espace découpé, en grec τέμενος téménos, en latin templum.
Jan Dibbets, Roodborst Territorium/Sculptuur, Robin Redbreast’s territory/Sculpture, Domaine d’un rouge-gorge/Sculpture, Rotekhlchenterritorium/Skulptur, 1969
photographie : Victor Sirot
Jan Dibbets, Roodborst Territorium/Sculptuur, Robin Redbreast’s territory/Sculpture, Domaine d’un rouge-gorge/Sculpture, Rotekhlchenterritorium/Skulptur, 1969
photographie : Victor Sirot
Dans cet espace construit, dans ce temple, l’haruspice, qui est d’abord un regardeur, en étrusque spicio, d’entrailles, haru, mais qui a toujours les ailes de celui qui s’intéresse aux phénomènes célestes et sémiologiques1 , va contempler, et notamment le vol des oiseaux, devenus auspices, du latin avis « oiseau » et spiscere « examiner », présages d’oiseaux.
Jan Dibbets, Roodborst Territorium/Sculptuur, Robin Redbreast’s territory/Sculpture, Domaine d’un rouge-gorge/Sculpture, Rotekhlchenterritorium/Skulptur, 1969
photographie : Victor Sirot
Jan Dibbets, Roodborst Territorium/Sculptuur, Robin Redbreast’s territory/Sculpture, Domaine d’un rouge-gorge/Sculpture, Rotekhlchenterritorium/Skulptur, 1969
photographie : Victor Sirot
Le templum dans lequel peuvent ce constituer les phénomènes, du grec Φαινόμενα phainomena « ce qui apparaît », est le lieu de l’élucidation, de la spéculation, de ce qu’on peut mettre en lumière, en grec φαίνειν phainein. Pour cette machine à voir et à projeter sur les choses des modèles, sur le monde un ordre, les grecs ont un autre terme, le théâtre, du grec θέατρον théatron « vue, spectacle, contemplation », lieu où peut se développer la théorie, du grec θεωρία theôria, d’abord « groupe d’envoyés à un spectacle religieux, à la consultation d’un oracle ».
Jan Dibbets, Roodborst Territorium/Sculptuur, Robin Redbreast’s territory/Sculpture, Domaine d’un rouge-gorge/Sculpture, Rotekhlchenterritorium/Skulptur, 1969
photographie : Victor Sirot
Jan Dibbets, Roodborst Territorium/Sculptuur, Robin Redbreast’s territory/Sculpture, Domaine d’un rouge-gorge/Sculpture, Rotekhlchenterritorium/Skulptur, 1969
photographie : Victor Sirot
Illustrations : Jan Dibbets, Roodborst Territorium/Sculptuur, Robin Redbreast’s territory/Sculpture, Domaine d’un rouge-gorge/Sculpture, Rotekhlchenterritorium/Skulptur, 1969, l’un des premiers livres d’artistes dans lequel Jan Dibbets rend compte de la sculpture qui tenta d’agrandir avec des poteaux, dans un parc d’Amsterdam, le domaine d’un rouge-gorge, oiseau extrêmement territorial.
« Début mars 1969, je me décidais à faire une intervention dans le domaine d’un rouge-gorge, de telle sorte que l’oiseau volât et controlât à la fois mon dessin/sculpture. Celle-ci ne peut être vue dans sa totalité ; c’est grâce à la documentation que l’on peut en reconstituer la forme en pensée. »2
Jan Dibbets, Roodborst Territorium/Sculptuur, Robin Redbreast’s territory/Sculpture, Domaine d’un rouge-gorge/Sculpture, Rotekhlchenterritorium/Skulptur, 1969
photographie : Victor Sirot
Jan Dibbets, Roodborst Territorium/Sculptuur, Robin Redbreast’s territory/Sculpture, Domaine d’un rouge-gorge/Sculpture, Rotekhlchenterritorium/Skulptur, 1969
photographie : Victor Sirot