Monozukuri II, École des Beaux arts de Besançon,
21 Mars 2013, photo Sacha Léoplold
Dire qu’un livre est un objet de pensée, c’est dire que le livre est un objet qui pense, un objet qui relaie la pensée, mais c’est aussi revendiquer pour le livre une existence dans l’ordre des objets du monde. Le signe n’existe que s’il est supporté, s’il parvient à advenir à la qualité des phénomènes observables.
Monozukuri II, École des Beaux arts de Besançon,
21 Mars 2013, photo Manon Bruet
Le livre imprimé propose donc « des couleurs en un certain ordre assemblées », mais aussi un support d’un certain grammage, d’un certain format, d’un certain état de surface. Un ensemble de feuillets reliés, éventuellement imbriqués sous couverture de protection et de démonstration qui définissent un certain rythme de lecture, un scénario particulier de manipulation : une architecture, un théâtre, une séquence, tout un dispositif de monstration et de démonstration.
Monozukuri II, École des Beaux arts de Besançon,
21 Mars 2013, photo Étienne Hervy
Le livre propose une construction perceptive bien matérielle, un montage de matériaux et de sens qui est le fruit de certaines technologies, de la collaboration de toute une chaîne de métiers plus ou moins obscurs. Un imprimeur et un façonnier qui sont les co-auteurs de l’objet imprimé au même titre que l’écrivain ou le poète, le photographe, le graphiste, le correcteur ou l’éditeur.
Monozukuri II, École des Beaux arts de Besançon,
21 Mars 2013, photo Sacha Léoplold
Montrer le livre comme lieu de l’exercice et de la médiation de la pensée, y compris technique ; montrer que les façons et les surfaces d’impression pensent, que le graphiste est capable d’agir sur les matières de la commande comme sur celles de son support technique, au delà du simple commentaire, en n’excluant pas la sensibilité et la sensualité. Voilà l’ambition du deuxième épisode de l’exposition Monozukuri ou art de produire « zukuri » des choses « mono » consacré, après l’impression, au façonnage des objets imprimés.
Commissariat d’exposition : Thierry Chancogne, Sacha Léopold et François Havegeer
Mobilier : Lionel Dinis Salazar
Cette exposition itinérante sera accueillie, après l’exposition à l’Institut Supérieur des Beaux Arts de Besançon, du 21 Mars au 10 mai 2013, par ses différents co-producteurs : l’École Supérieure d’Art et de Communication de Cambrai, l’École Supérieure d’Art et de Design d’Amiens, le Festival International de l’Affiche et du Graphisme de Chaumont, l’École Supérieure d’Art et de Design de Valence, l’Université du Havre.