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Dominik Bachmann et Fabian Jenny (illustrations 1 & 2) cultivent un genre de retour aux jeux formalistes des avant-gardes du XXe. Un resourcement Ă la « vie des formes et des couleurs en elle-mĂȘmes » avec une touche new wave Ă la Wolfgang Weingart qui rappelle au travail de refondation suisse de David Keshavjee et Julien Tavelli (illustrations 3 & 4) ou Ludovic Balland (illustration 5). Comme une rĂ©ponse de lâautre pays de la typographie au « el zevier » modernisto-conceptuel soufflant des pays bas.
Pour le lien de Dominik Bachmann et fabian Jenny, je ne connaissais pas mais il y a un lien incroyablement filĂ© avec les avant-gardes formalistes du dĂ©but du XXe en effet avec des Kurt Schwitters ( the âSystemschriftâ) qui a rĂ©alisĂ© une typographie construite avec un stock d’Ă©lĂ©ments assez rĂ©duit, eux-mĂȘmes destinĂ©s Ă rendre compte des sonoritĂ©s que crĂ©ent chacun de ces caractĂšres une fois articulĂ©s. Il y a quelque chose des premiers essais de Paul Renner pour sa Futura (Unjustified texts, Robin Kinross, je ne suis pas sĂ»r quâil existe une version traduite) InspirĂ© lui mĂȘme de El Lissitsky… Du coup de tout ça se dĂ©gage une sonoritĂ© particuliĂšre avec ces signes « tirĂ© long, tirĂ© long interrompu » comme un « poum tchak » en percution, une diction alors dictĂ©e… Si ce graphisme ne propose plus lâutopie qui l’animait au dĂ©but du XXe, il ne reste donc plus quâune plasticitĂ©, …sonore ? Une petite citation dâune personne Ă la fois des deux cĂŽtĂ©s, pour avoir lâair toujours dâune personne qui lit, Robert Bringhurst nous dit que «La typographie est Ă la littĂ©rature ce que la performance musicale est Ă la composition un acte essentiel dâinterprĂ©tation[âŠ]».
En lien avec les expĂ©rimentations de Jean-Baptiste LevĂ©e sur un travail (que tu doit connaĂźtre bien plus que moi) « Notes sur le silence parlant des lettres » paru dans le magazine Livraison 13, ou encore le projet de Nicolas Millot,…
– Mais le lien sur Ligeti abonde encore plus dans ce sens –
Câest dâune certaine façon la nuance entre le langage (code) et la parole (renvoie Ă l’idĂ©e de corps), dans quelle mesure y a t-il dĂ©perdition entre le passage de lâun Ă lâautre ? Le graphisme (dans la poĂ©sie,…), je pense est une maniĂšre de jeter le pont entre le sensible, subjectif et de la raison toute objective, de ‘transcription’. Comme serait la didascalie dans le thĂ©Ăątre, quelque chose presque de soufflĂ© depuis les coulisses…
Seul les punks suisses reussissent Ă faire de la typo punk suisse!