Au début de ses cours au Sandberg Institute, le master de la Rietveld Academie, Annelys de Vet, la directrice, déclare aux étudiants que l’école sera ce qu’ils en feront. Un classique du genre, même si, aux pays qu’on dit bas, la politique de mise des étudiants au centre du dispositif ne paraît pas être un vain mot, du moins dans ses (nombreuses) écoles de graphisme d’excellence.
Armand Mevis qualifiait, dans le livre archive Wonder Years, justement réalisé par des étudiants de l’école, du doux vocable d’Unschooling, l’approche pédagogique de studio ou plutôt d’atelier du Werkplaats, comme son nom l’indique. C’étaient, lors des conférences de Points de Vue, les étudiants, plus que les enseignants de la Rietveld, qui représentaient l’école, avec une grande liberté et une grande énergie, sans rapports hiérarchiques perceptibles.
Revenons au Sandberg, l’épatante Lauren Grusenmeyer prend sa directrice au mot et propose, pour le département design, un site qui expose au public les échanges de mails, jusque là internes, des étudiants et des enseignants de l’école. Question de l’espace privé à l’heure d’internet mais aussi politique de la transparence, de l’horizontalité des rapports de pouvoir, d’une économie de la contribution et de l’intelligence collective.