Des images qui apparaissent dans le spectre d’un son. Des fichiers midi qui font jouer en multipiste, non les notes, les impulsions et les longueurs dans les tessitures de chaque instrument mais les « sons image » de chaque instrument (les noms typographiés dans le spectre du son) aux hauteurs désirées : en anglais bass, rythm, leads…
Des histoires de traductions qui se redoublent, s’interpolent, se télescopent et font finalement apparaître l’idée de traduction en elle-même.
Une traduction, un spectre, dont Jacques Rancière nous rappelle qu’elle est au fondement de notre système de dĂ©nomination des sensations, de partage du sensible, sĂ©parant par exemple le son et l’image, l’image et le texte. Un système de dĂ©signation qui est aussi l’aboutissement, comme le souligne Christian Metz, d’une nĂ©gociation sociale, d’un effet de pouvoir, un sceptre.
Une traduction dont Roman Jakobson nous précise qu’elle est au cœur de la dynamique d’un sens qui est toujours la traduction d’un signe par un autre signe, une reformulation, une interprétation, une transmutation entre deux messages et deux codes différents. La recherche d’une équivalence, d’un respect, dans la différence.
Une recherche menée par Kevin Bray.