Weisskeller
La critique qui, ces temps-ci, est revendiquée par le graphisme, est, comme le rappelle Jean Paulhan, l’un des noms de l’attention. Elle aiguise l’analyse, le doute, l’appréciation, le discernement, l’évaluation, le jugement, la réflexion… ou, tout simplement, elle favorise une certaine qualité de perception.
La suissesse Eva Kellenberger et l’anglais Sebastian White, soit le tandem Weisskeller, récemment diplômés du Royal College de Londres, produisent un graphisme radical qui sait dissimuler ses subtilités dans un deuxième temps de lecture de propositions dénudées et faussement brutales.
Weisskeller
Weisskeller
Dans Ultra Mera Commonplace, publiĂ© chez l’excellent Rollo Press, qui prĂ©sente un genre d’atlas bigarrĂ© de conseils et d’observations mĂ©thodologiques de toutes sortes Ă l’usage des graphistes, c’est dans l’absence de modulation, Ă priori, d’une composition par dĂ©faut ferrĂ©e Ă gauche, et le corps imposant d’un rectangle d’empagement qui occupe presque tout l’espace de la page, que vont se crĂ©er de subtils dĂ©calages de polices, de corps, de couleurs choisis. Que l’apparition savante des formes anciennes du dĂ©licieux pied de mouche qui signalait, dans la calligraphie mĂ©diĂ©vale, une nouvelle unitĂ© du texte, va crĂ©er une animation nuancĂ©e des bĂ©ances du gris typographique…
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