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Roger Excoffon, le bon vieux maître provençal des fonderies Olive et de la typographie vivante, à l’heure de l’organicité de cet expressionisme abstrait ou de cette abstraction lyrique des années cinquante, connaît une soudaine actualité amplement méritée, alors qu’il demeure souvent regardé avec circonspection par les anglo-saxons et qu’on a failli oublier que c’était l’anniversaire de sa naissance, en septembre, il y a tout juste un siècle…
Pour cette célébration de la typographie très latine, parait chez Ypsilon, sous l’égide du studio Grand ensemble, soit Sandra Chamaret et Julien Gineste, et de Sébastien Morlighem Roger Excoffon et la fonderie Olive, édition bilingue français-anglais avec avant-propos de Gerard Unger, 328 pages, dont 64 en couleurs, 560 illustrations (illustrations). Une rencontre-présentation-signature de la monographie aura lieu, le samedi 13 novembre à 18h, au salon de l’Autre livre, Espace des Blancs Manteaux, 48 rue Vieille du Temple, Paris 4e.
Pour cet anniversaire de la typographie populaire de caractère, les Rencontres de Lure proposent un Rendez-vous à la galerie Anatome autour d’Excoffon, le mardi 30 novembre à 19h, 38 rue Sedaine, Paris 11e. Une exposition rétrospective est organisée à la dynamique Ésad d’Amiens, du 16 novembre au 17 décembre, 40 rue des teinturiers, 80000 Amiens. Conférence et vernissage le mardi 16 novembre à 17h30.
Enfin, Pour saluer la mémoire bien vivante de ces fontes accentuées, on peut voir une exposition des gouaches de la période 1970-1983 du vieux dessinateur de caractères qui, comme nombre de ses pairs de l’époque, était à la fois typographe et peintre, à la galerie Gianna Sistu, jusqu’au 1er décembre, 29 rue de l’université, Paris 7e.
Excoffizer!
En effet, Excoffon était un modeste et néanmoins talentueux graphiste.
J’ai d’ailleurs découvert certains de ses propos dernièrement sur la définition de son activité et plus généralement sur ce qu’est un graphiste.
Il exposait son avis sur la relation ambigüe qu’entretiennent le graphiste et l’artiste. Il définissait que ce dernier, « inspiré des dieux », ne créait que pour l’art même puisque seul, libre de son sujet, libre de son interprétation et de son traité.
Puis il présentait le graphiste comme étant technicien des formes, des surfaces, des couleurs. Et même s’il fait parti de ces hommes de caractère qui comme les artistes possède une grande sensibilité, le graphiste lui n’est pas seul et agit en société, pour quelqu’un. Il doit donc tenir compte aussi du jugement de valeur du commanditaire.
Il conclut que le graphiste cherche à se civiliser, à entretenir un dialogue avec ses contemporains, comme pour supprimer le malaise qui existe entre l’artiste et la société. Mais pour cela il doit se plier à des contrainte, se discipliner et doit oublier son humeur.
Il finit sur une phrase qui même sortie de son contexte nous mène à la réflexion : « Il faut parfois creuser des fossés pour éviter des infiltrations… si l’on veut que l’édifice soit sain. »
Voilà et merci pour toutes ces informations concernant des expositions sur le travail d’Excoffon !
Ce Ç est magnifique.