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On peut penser que la matiĂšre du graphisme est lâĂ©conomique, le culturel, lâart, la technologie, voire la mĂ©diation « impure » entre ces disciplines. JĂ©rĂŽme Saint-Loubert BiĂ© ne semble pas se poser ce type de question. Comme nombre de figures de la modernitĂ© et du mythique Bauhaus, Moholy Nagy, El Lissitzky ou Itten⊠câest en artiste quâil aborde le travail des arts dits appliquĂ©s.
Sa pratique artistique se dĂ©veloppe autour des stratĂ©gies obliques de lâappropriation distante, de lâimitation, de lâinfiltration : du parasitage.
Par exemple, dans le cadre de lâexposition collective du Mac/Val « Zones de productivitĂ©s concertĂ©es » (2007), sa contribution consistait en une sĂ©rie de photographies du reste de lâexposition rĂ©alisĂ©es par Marc Domage, un photographe professionnel. Le catalogue de cette exposition, rĂ©alisĂ© par Marie Auvity, Ă©tant pensĂ© comme une sobre collection de 19 catalogues consacrĂ© Ă chaque contributeur, Saint-Loubert BiĂ© proposait, en guise de monographie, un genre de millefeuille qui compilait les 18 autres, en respectant scrupuleusement leur foliotage, la page 1 jouant la superposition (illustrations 1 et 2).
De mĂȘme, le projet typographique quâil a dĂ©veloppĂ© rĂ©cemment avec Yann SĂ©randour, Inside inside the white cube, sâattaque Ă une appropriation rĂ©flexive des matiĂšres Ă©ditoriales et musĂ©ales de la mĂ©diation culturelle. Il construit tout un Ă©cheveau de rĂ©fĂ©rences contextuelles et documentaires autour de lâessai emblĂ©matique de Brian OâDoherty, qui questionnait avec provocation, en 1976, les thĂ©ories modernistes de lâautonomie de lâart. Le livre produit une sĂ©rie de calques de sens, et de documentation de lâhistoire Ă©ditoriale du texte, qui se rĂ©solvent en un explicite palimpseste. Le format Ă©pouse celui dâArtforum, dans lequel parurent initialement les articles dâOâDoherty. La typographie (un MĂ©ridien de ce bon Adrian Frutiger) et le rectangle dâempagement citent les conventions typographiques de Jack W. Stauffacher pour lâĂ©dition de 2000 aux Ă©ditions University of Califormia Press. Enfin, lâouvrage mime la surimpression sur la rĂ©Ă©dition du texte, en 2008, aux Presses du rĂ©el sous l’Ă©gide de No-do (illustrations 3 Ă 7).
Il existe aussi une version française, en violet cette fois.
Y en a qui ont de la chanceâŠ
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J’ajoute qu’il encadre en ce moment le workshop « Ă©dition et typographie » avec, entres autres Jean-Marie Courant.
L’objet est de rendre compte, au moyen d’Ă©ditions, des sĂ©ries de confĂ©rences qui se sont tenues Ă Lyon et Ă Rennes.