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Selon Donald Woods Winnicott, le phénomène transitionnel désigne cet état d’indistinction de la petite enfance occidentale, où l’enfant ne perçoit pas la structure des êtres et les limites du monde, où le réel s’invente par effet désirant. Le très jeune enfant ne se distingue pas de sa mère et de ce sein qui le nourrit et apparaît magiquement au moindre de ses pleurs. Tout peut, dès lors, être dans tout (et inversement). Érotisme oral, plaisir anal, angoisse des besoins physiologiques, main, bouche… Tout, dès lors, peut être régi par l’omnipotence ambigüe du principe de plaisir.
Le principe transitionnel me paraît pouvoir éclairer en partie l’extraordinaire travail régressif, pop et transgressif, toujours ambivalent et retors, d’élargissement de la pratique graphique mené par Mathias Schweizer, actuellement exposé à l’espace d’art contemporain le Portique, au Havre sous le titre délicat Malamerde (illustrations 1 à 5) ainsi qu’à l’espace Manystuff room des Nuits Sonores à Lyon (illustrations 6 et 7). Sans compter l’influence de l’esthétique californienne critique qu’on a pu qualifier d’esthétique de l’abjection. Cette esthétique limite d’un Paul Mac Carthy ou encore de Mike Kelley, cet ancien élève indigne de la Cal Arts, initialement créée par Walt Disney pour alimenter ses studios…
Mathlamerde